Charlotte
Directrice générale

Charlotte ne tait rien : ni la médiocrité humaine d’un manager toxique qui l’a harcelée, ni le plaisir qu’elle éprouve aujourd’hui à travailler dans l’industrie. Le découragement, elle l’a surmonté. Et aujourd’hui, elle parle de bonheur au quotidien.

“Je voulais être ingénieure. Ma prof d’anglais a ri. Cela m’a donné la rage de réussir.”
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Charlotte
Directrice générale
“Je voulais être ingénieure. Ma prof d’anglais a ri. Cela m’a donné la rage de réussir.”

Charlotte ne tait rien : ni la médiocrité humaine d’un manager toxique qui l’a harcelée, ni le plaisir qu’elle éprouve aujourd’hui à travailler dans l’industrie. Le découragement, elle l’a surmonté. Et aujourd’hui, elle parle de bonheur au quotidien.

Qui est 
Charlotte
 ?

• Directrice générale d’une entreprise de 60 personnes, spécialisée dans l’usinage d’instruments chirurgicaux

• Diplômée ingénieure après un parcours atypique mêlant prépa, réorientation et alternance

Son point fort : sa capacité de résilience.

Ses expérience : Un harcèlement toxique ne l’a pas empêchée de prendre par la suite de grandes responsabilités

Son crédo : “L’industrie, c’est un terrain de jeu exceptionnel. Chaque jour, on apprend.”

Charlotte, comment a démarré votre parcours industriel ?

J’ai commencé par une prépa scientifique. C’était trop théorique, je ne m’y retrouvais pas. J’ai alors intégré une école à prépa intégrée, l’ESTACA, en filière automobile. Ensuite, j’ai décroché un diplôme d’ingénieure généraliste en alternance. Puis, j’ai rejoint un grand groupe industriel en tant qu’ingénieure qualité production. J'ai poursuivi avec un VIE dans le même groupe puis j'ai évolué environ tous les 2 ans. Le groupe m'a soutenu dans ces évolutions et j'ai gagné en responsabilités jusqu'à gérer une unité autonome de production.

Cette ascension a été rapide mais pas sans heurts.

Oui, j’ai vécu une expérience difficile. J’ai subi du harcèlement de la part d’un manager toxique. Isolement, menaces… il ne m’a rien épargnée. Cette période a été extrêmement dure mais elle m’a aussi poussée à rebondir. J’ai rejoint Euclide, dans le secteur médical, que je ne connaissais pas. On m’a fait confiance en me nommant au poste de directrice générale. C’était à la fois une revanche et une renaissance.

Avez-vous toujours voulu travailler dans l’industrie ?

En première, quand on m’a demandé ce que je voulais faire, j’ai dit « ingénieur » parce que j’aimais la mécanique. Ma prof d’anglais a éclaté de rire en disant que ce n’était pas possible. Cela m’a donné la rage de réussir. Pendant mes études, je n’ai pas rencontré de véritables obstacles, même si j’évoluais parfois dans des promotions de 130 élèves… avec seulement deux femmes. En accédant à des postes à responsabilités, les choses se sont complexifiées. Lorsqu’on est une femme, on n’a pas le droit à l’erreur.

Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?

L’industrie offre un terrain de jeu exceptionnel. On apprend des choses nouvelles tous les jours et c’est ce que je trouve passionnant. J’ai toujours travaillé sur des produits à forte technicité, avec des défis constants. Entre l’usinage de précision, les enjeux environnementaux ou la conquête de nouveaux marchés, la diversité est incroyable. J’attache une grande importance à l’humain. L’industrie est un jeu d'équipe, ce n'est clairement pas un travail où on est seul.

Quel message adresseriez-vous à une jeune fille qui hésite ?

Si l’industrie est un monde encore masculin, cela ne doit pas être un frein. Si elle a envie d'apprendre, si elle a envie de challenges quotidiens, si elle a envie de s’éclater…il faut qu’elle ose et qu’elle ne baisse pas les bras. Bien sûr, vous pouvez avoir des moments de doute pendant vos études. Moi, j'ai fait trois changements de cursus, une école en apprentissage. Dans l’industrie, j'ai trouvé du bonheur parce que je me sens et je me sais utile. Il est possible, lorsqu’on le souhaite, de pouvoir évoluer dans les différents services qui composent une industrie (commerce, méthodes, production, direction) qu’avec de l’envie, une forte capacité de travail et d’apprentissage dans l’industrie c’est possible. C'est une richesse hallucinante.

L’industrie offre un terrain de jeu exceptionnel.