Christine
Conseillère industrielle

Christine n’aime pas les choses figées. Elle a voyagé, beaucoup. Elle a voulu progresser, sans cesse. Elle croit à la jeune génération, avec force. Et elle veut voir les métiers de l’industrie se féminiser… et pas que dans leur écriture.

“ J’avais envie de m’épanouir et de grandir.”
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Christine
Conseillère industrielle
“ J’avais envie de m’épanouir et de grandir.”

Christine n’aime pas les choses figées. Elle a voyagé, beaucoup. Elle a voulu progresser, sans cesse. Elle croit à la jeune génération, avec force. Et elle veut voir les métiers de l’industrie se féminiser… et pas que dans leur écriture.

Qui est Christine ?

• Elle s’est dit un jour “Je veux faire comme papa”… et ne s’est pas arrêtée à ça.

• A 30 ans, elle est retournée se former et est devenue ingénieure.

• Les poncifs sur la rudesse de l’industrie, elle les combat.

• Elle fait confiance aux jeunes et aux boulangers allergiques.

• Son état d’esprit ? “Je veux aider les autres à oser comme j’ai osé.”

Vous avez travaillé pendant 26 ans dans un grand groupe industriel. Comment tout cela a-t-il commencé ?

Je suis issue d’un milieu ouvrier. Enfant, je visitais les entreprises où mon père travaillait et je me disais : “Je vais faire comme papa”. Alors, j’ai fait un DUT Mesures physiques et j’ai commencé à travailler dans un bureau d’études puis comme responsable qualité fournisseurs. Avec ce métier, j’ai beaucoup voyagé, en Europe et Asie principalement. Ensuite, j’ai repris des études d’ingénieur en management tout en restant salariée de l’entreprise pendant deux ans.

À 20 ans, l’industrie répondait donc à vos attentes ?

Je n’avais pas beaucoup d’attente à 20 ans (rire). Mais j’avais envie de m’épanouir, de grandir, de ne pas limiter mes connaissances. C’est pour ça que j’ai repris mes études à 30 ans et cela a changé ma vie. Plus jeune, j’allais là où les professeurs me disaient d’aller. Mais à 30 ans, je me suis interrogée sur ce que je voulais vraiment faire. L’industrie, je connaissais et j’y crois. Je fais partie des gens qui pensent qu’on peut vivre en France avec notre industrie et qu’il y a un vrai potentiel de développement.

Y compris pour les femmes ?

Bien sûr. D’ailleurs, je ne me suis jamais posé la question de savoir si je pouvais ou non m’y épanouir. Jamais, je n’ai subi le fait d’être une femme. Peut-être parce que le groupe où j’ai travaillé a toujours porté attention à la diversité et qu’ils ont toujours cru en moi.

Aujourd’hui, vous faites du conseil pour les entreprises. Quel regard portez-vous sur la place des femmes ?

Je trouve qu’il y en a trop peu. Or, je suis convaincue que l’industrie avancera mieux avec plus de femmes. Je trouve que les femmes relativisent davantage dans les périodes difficiles ou complexes. Aujourd’hui, j’enseigne dans des écoles d’ingénieurs et je vois encore trop peu de femmes dans les classes. De ce point de vue, les choses ont peu évolué. Moi, j’encourage les femmes à venir dans l’industrie. L’industrie c’est autant pour les femmes que pour les hommes. Il faut le dire.

Mais qu’en pensent les jeunes femmes que vous rencontrez ?

Elles pensent trop souvent et à tort que “l’industrie c’est beaucoup d’heures, sans possibilité de vie privée”. Ce n’est pas ça. Non, ce n’est plus du tout ça. Le monde du travail a beaucoup évolué. Dans l’industrie, on peut avoir une vie privée, des enfants, de l’épanouissement. Et il y a de la place pour tout le monde.

Également pour les jeunes ?

Bien sûr, les jeunes d’aujourd’hui sont bien différents de moi quand j’avais 20 ans. Je les côtoie, je les vois, j’apprends à mieux les comprendre. Et croyez-moi, ils sont super. Ils parlent beaucoup du sens donné à leur travail. Moi à 20 ans, je n’en parlais pas. Et dans l’industrie, ils en trouvent du sens. Dans l’industrie, on répond à un besoin, on facilite la vie. Et puis, on peut évoluer, on peut changer de poste tous les 3 à 5 ans.

"L’industrie, je connaissais et j’y crois."

"Je suis convaincue que l’industrie avancera mieux avec plus de femmes."

Donc vous encouragez les jeunes et particulièrement les jeunes filles ?

Oui. J’explique souvent à mes équipes ou à mes élèves qu'on est assis sur un trépied. On a une vie sociale, une vie professionnelle et une vie personnelle. Il ne faut pas qu'il y ait un pied plus haut qu’un autre. Sinon, c'est bancal et on va tomber. Et les entreprises, particulièrement dans l’industrie, ont compris ça. Ça change partout, dans les grands groupes, dans les PME et les TPE. Les femmes font avancer l’industrie. Même le nom des métiers évolue. Aujourd’hui, on est ingénieure, on est régleuse ou cheffe d’équipe. Ça dit beaucoup de cette évolution et il faut que les femmes soient encore plus présentes dans l’industrie. Il faut le faire savoir!