Jasmine
Technicienne de maintenance industrielle

Volontaire et passionnée par l’aéronautique, Jasmine a trouvé sa voie très naturellement au cours d’un mini-stage en maintenance industrielle… alors qu’elle n’avait jamais été formée à ce domaine. Presque par instinct. Aujourd’hui, elle avance vite : un BTS en poche, un Bachelor en perspective et pas mal de projets en tête. Jusqu’à ouvrir son entreprise, pourquoi pas ?

“Je savais faire sans avoir appris. Mon cerveau était fait pour ça.”
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Jasmine
Technicienne de maintenance industrielle
“Je savais faire sans avoir appris. Mon cerveau était fait pour ça.”

Volontaire et passionnée par l’aéronautique, Jasmine a trouvé sa voie très naturellement au cours d’un mini-stage en maintenance industrielle… alors qu’elle n’avait jamais été formée à ce domaine. Presque par instinct. Aujourd’hui, elle avance vite : un BTS en poche, un Bachelor en perspective et pas mal de projets en tête. Jusqu’à ouvrir son entreprise, pourquoi pas ?

Qui est Jasmine ?

• Alors qu’elle pensait s’orienter vers le journalisme, Jasmine a découvert la maintenance industrielle au cours d’un mini-stage scolaire.

• Au lycée, elle était la seule fille de sa filière… mais ça ne l’a pas freinée.

• Ensuite, elle a obtenu son BTS Maintenance de Systèmes en étant alternante chez Aura Aero, une société de construction aéronautique fondée par d’anciens ingénieurs d’Airbus.

• Maintenant, Jasmine prépare un Bachelor…toujours en alternance.

• Elle veut prouver que les femmes ont pleinement leur place dans l’industrie.

• Son état d’esprit: “Déterminée, ambitieuse et convaincue que “tout est devant nous” et qu’il ne faut pas se donner de limites”

Ton premier rêve, ce n’était pas l’industrie ?

Pas vraiment (sourire). En troisième, je voulais être journaliste. Mais j’ai rencontré des journalistes qui ne m’ont pas donné envie de poursuivre cette voie.

Que cherchais-tu précisément ?

Il me fallait quelque chose qui bouge. Une activité manuelle, pourquoi pas ? Je ne voulais pas rester assise sur une chaise toute la journée.

Comment s’est opéré le déclic ?

Comme tout le monde, j’ai fait des mini-stages au collège et au lycée. Et quand j’ai découvert la maintenance industrielle, c’est comme si je savais faire sans avoir appris. Oui je savais faire alors que je n’y connaissais rien. Je me suis dit : “Voilà ce que je veux faire”.

Tu étais la seule fille de ta filière. Comment l’as-tu vécu ?

Au début, j’avais des craintes. Il y avait une fille avant moi qui n’avait tenu que deux mois. Mais moi, j’étais quelqu’un de “trop déterminée”. Donc j’ai mis les points sur les i dès le début. Et finalement, ça s’est très bien passé.

Et ta famille, comment a-t-elle réagi ?

Ma mère m’a encouragée. Pour mon père, voir sa fille intégrer un domaine plutôt masculin, c’était un peu plus compliqué. J’ai dû faire mes preuves, lui montrer que j’étais vraiment intéressée. Il a vu que, même à la maison, je faisais des choses manuelles. Il a vu que j’étais vraiment dedans.

D’où te vient ce côté manuel ?

Mon père est maçon et très bricoleur. Ma maman est bouchère. J’ai fait quelques chantiers avec mon père et je travaillais aussi avec ma mère à la boucherie. J’aimais ce côté manuel. Et lorsque je suis arrivée dans la maintenance industrielle, on m’a mise sur une machine et je savais la réparer comme si j’avais toujours fait ça. J’avais la logique pour savoir comment intervenir. Mon cerveau était fait pour ça.

"Il me fallait quelque chose qui bouge."

"Je constate que l’industrie est partout."

Très vite, tu t’es spécialisée dans l’aéronautique.

Oui. Je l’ai découverte lorsque j’ai fait mon BIA (Brevet d'Initiation Aéronautique) au lycée. Et ensuite, j’ai choisi Toulouse pour obtenir un BTS dans ce domaine.

Qu’est-ce qui te plaît tant dans l’industrie ?

Je constate que l’industrie est partout. Elle nous entoure tout le temps. J’aime cette idée.

Même si tu avais la passion, il t’a fallu faire tes preuves.

Oui, c’est vrai. J’ai dû démontrer un peu plus mes capacités qu’un stagiaire homme. Mais il y a une chose à retenir : si une femme entre dans ces métiers, c’est qu’elle est très déterminée. Elle ne lâchera pas l’affaire.

Un peu comme toi.

Oui, j'étais très déterminée (sourire).

Et cette détermination, tu aimes la partager.

Oui, quand on me propose de témoigner, je ne dis jamais “non”. Je le fais avec plaisir et je dis toujours aux femmes qu’on n’est pas bloquées. Je pense même que nous sommes des profils recherchés. Dans mon entreprise actuelle, il y a une femme dans chaque service.

Ton plan de carrière idéal, à quoi ressemble-t-il ?

Un jour, j’aimerais ouvrir mon entreprise. Une entreprise qui conçoit des machines et forme des jeunes à la maintenance. Les machines seraient réparées uniquement par des techniciens que j’aurais formés.

"Si une femme entre dans ces métiers, c’est qu’elle est très déterminée."

"Je pense même que nous sommes des profils recherchés"

Rien ne te semble impossible ?

Non, rien. Parfois, j’entends des amis dire que c'est compliqué de trouver quelque chose après l’école et qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire. Moi, je réponds qu’il y a toujours une possibilité avec l’industrie. Comme je le disais, l'industrie est partout. Il y a tout devant nous. On trouvera forcément quelque chose dans ce secteur. Et puis, les entreprises sont beaucoup plus ouvertes aux jeunes. Il y a beaucoup plus d'opportunités qu’avant pour devenir alternant et trouver un métier après. Moi, par exemple, je ferai un VIE (Volontariat International en Entreprise) ou je ferai un Master.

Enfin, les entreprises veulent de plus en plus de femmes. Et moi, je dis aux femmes: “On se soutient et on reste soudées.” Et ça marche bien (sourire).