Jennifer
Formatrice soudage

Jennifer n’a pas choisi l’industrie. C’est l’industrie qui l’a choisie. Elle a trouvé dans le soudage un terrain d’expression à sa créativité, son énergie et son goût du contact. Aujourd’hui formatrice, elle transmet avec passion ce qui lui a permis de se révéler.

"Plus on me dit “Tu n’y arriveras pas”, plus j’ai envie d’y arriver."
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Jennifer
Formatrice soudage
"Plus on me dit “Tu n’y arriveras pas”, plus j’ai envie d’y arriver."

Jennifer n’a pas choisi l’industrie. C’est l’industrie qui l’a choisie. Elle a trouvé dans le soudage un terrain d’expression à sa créativité, son énergie et son goût du contact. Aujourd’hui formatrice, elle transmet avec passion ce qui lui a permis de se révéler.

Qui est Jennifer ?

• Jennifer découvre le soudage à 21 ans grâce à une formation proposée par intérim.

• Après un long détour, elle retourne dans l’entreprise où elle a débuté, chez Manitou Group qui fabrique notamment des nacelles et des chariots télescopiques.

• Prendre de la hauteur, cela convient bien à Jennifer qui est devenue formatrice soudage. Elle aime autant apprendre qu’enseigner.

• À ses yeux, former c’est échanger mais aussi créer des liens de confiance.

• Curieuse, bricoleuse, elle préfère réparer que jeter.

• Son état d’esprit : "Il vaut mieux se donner des objectifs que des limites.”

L’industrie et vous, c’est l’histoire d’une rencontre improbable.

C’est certain. Ce n’est pas vraiment un choix spontané. J’étais en BEP Service aux personnes. Je me cherchais un petit peu. Je songeais à devenir pompier ou à intégrer l'armée… bref, des métiers pas vraiment communs pour une femme. Après mon BEP, je ne me sentais pas vraiment à ma place.

Alors, qu’avez-vous fait ?

Je suis allée dans les agences d'intérim et l’une d’elles m'a proposé une formation en soudage pour intégrer Manitou Group, l'entreprise dans laquelle je travaille actuellement. Je me suis dit: “Si ça me plaît, j'y vais. Si ça ne me plaît pas, je n'y reste pas.”

Mais que saviez-vous du soudage ?

De mes 12 à 18 ans, j’ai grandi avec mon oncle et ma tante. Mon oncle était soudeur mais je ne m’attardais pas sur ce qu'il faisait réellement. Comme je le dis à mes collègues, je suis tombée dans le soudage comme Obélix dans la potion magique et j'ai adoré ça. Les premiers jours, j’étais un peu stressée mais, finalement, ça s’est fait tout seul.

Qu’est-ce qui vous a tant plu ?

La fusion. Créer de mes mains aussi car je suis un peu bricoleuse dans l’âme. Et puis la curiosité. J’aime découvrir ce que je ne connais pas.

Mais, au-delà de ces premiers jours, il fallait que ça continue de vous plaire ?

C’est le cas. Le métier est tellement varié et diversifié. C'est ce côté-là qui m'intéresse beaucoup.

Pourtant, vous quittez Manitou Group au bout de 18 mois ?

Oui. Ensuite, je deviens maman. Je touche un peu à tout : agroalimentaire, montage… Mais très vite, je me rends compte que l’endroit où je me sens vraiment bien, c’est dans l’industrie. Lorsque je me levais le matin pour aller y travailler, je n’y allais jamais à reculons.

"Je suis tombée dans le soudage comme Obélix dans la potion magique et j'ai adoré ça."

"L'endroit où je me sens vraiment bien, c’est dans l’industrie."

Vous êtes revenue chez Manitou Group. Pourquoi ?

Parce que j'avais tous les avantages : le trajet, les horaires, le salaire et le travail. C’était donc compatible avec ma vie de famille et Manitou proposait une grande diversité de métiers avec des perspectives d'évolution. En 18 mois, j’ai découvert tous les postes de la ligne. Et au bout de 7 ans, j’ai déjà vu beaucoup de choses dans l’atelier alors qu’il est immense.

Aujourd’hui, vous êtes formatrice. C’était un objectif ?

À mon entretien d’embauche, j’avais dit : “S’il y a une école de soudage un jour, ça m’intéresserait bien.” Aujourd’hui, on a créé cette école. Nous formons des soudeurs pendant huit semaines. C’est intense, mais j’adore.

Pourquoi ?

Parce que c’est un métier d’échanges dans tous les sens du terme. Je donne mais je reçois aussi. Ça crée des liens et c’est très enrichissant.

Est-ce un métier qui attire les femmes ?

Trop peu encore. Les femmes représentent tout juste 15% des effectifs de l'atelier, c'est trop peu encore. En apparence, je n'ai pas le physique que l'on imagine habituellement dans ce métier, pourtant ça ne m’a jamais empêché de bien faire mon travail. Et puis l’industrie, ça vous forge.

Avez-vous l’impression de devoir prouver plus qu’un homme ?

J’avais ce sentiment au début. Je cherchais à en faire plus. Je m’étais donné l’objectif d’y arriver. J’aime bien ce côté qui sort de l’ordinaire, de voir une femme faire un métier d’homme et d’y arriver. Plus on va me dire : “Tu n’y arriveras pas”, plus ça va me donner l’envie d’y arriver.

"Parce que j'avais tous les avantages : le trajet, les horaires, le salaire et le travail. "