Keziban
Ingénieure qualité

La demi-mesure, ce n’est pas pour Keziban. Elle a toujours eu envie d’apprendre, d’évoluer, de progresser. Sans jamais sacrifier sa vie personnelle ou ses ambitions. Dans son métier, elle a trouvé un prolongement à ses valeurs. Elle s’y plait et elle considère que c’est la base de tout pour bien faire et bien vivre les choses.

“J'ai le droit de choisir ce qui me fait grandir.”
Fermer
Fermer le portrait
Keziban
Ingénieure qualité
“J'ai le droit de choisir ce qui me fait grandir.”

La demi-mesure, ce n’est pas pour Keziban. Elle a toujours eu envie d’apprendre, d’évoluer, de progresser. Sans jamais sacrifier sa vie personnelle ou ses ambitions. Dans son métier, elle a trouvé un prolongement à ses valeurs. Elle s’y plait et elle considère que c’est la base de tout pour bien faire et bien vivre les choses.

Qui est Keziban ?

• Venue de Turquie, Keziban est arrivée en France à l’âge de 7 ans.

• À 17 ans, une professeure a changé sa vie. Elle lui a parlé de l’alternance dans l’industrie.

• Aujourd’hui, Keziban est ingénieure qualité.

• Elle intervient régulièrement dans les écoles et les jurys professionnels.

• Elle milite activement pour l’attractivité des métiers de l’industrie auprès des jeunes filles.

• Son état d’esprit : “Vivre intensément, faire chaque chose pleinement.”

Vous souvenez-vous de vos premiers pas dans l’industrie ?

Oui, cela survient très tôt dans ma vie. À 17 ans, après l’obtention de mon Bac technique, j'ai eu besoin de travailler. Par chance, une professeure que je n'oublie pas, madame Régine Steel m’oriente vers le groupe Bosch. Elle me dit qu'elle a vu mes capacités et que l’alternance serait une bonne voie pour moi. J’ai commencé par un stage d’un mois, et là, on peut dire que j'ai trouvé mon bonheur. Tout m’a plu. Ils ont attendu que je sois majeure pour me proposer une alternance de deux ans.

Et ensuite ?

Ensuite, j’ai signé un CDI mais je voulais continuer de progresser. Je souhaitais poursuivre mes études. Et cela m’a toujours suivi. Si je n’ai pas de nouveautés ou de formations, je m’ennuie.

Aujourd’hui, vous êtes ingénieure qualité. En quoi consiste votre travail ?

Après plus de 20 années dans le groupe Bosch, je travaille maintenant chez Pfeiffer Vacuum à Annecy. J’ai la responsabilité d’industrialiser de nouveaux produits. Je vais notamment auditer nos fournisseurs afin de choisir les plus adaptés à nos besoins et aux exigences de nos clients.

Vous enseignez également ?

Oui, depuis mon arrivée chez Pfeiffer, j’ai l’opportunité de donner des cours à l’IUT. J’ai toujours aimé ça. Depuis 2005, je suis également membre de jury dans les écoles et les entreprises pour les CQPM (Certificats de Qualification Paritaire de la Métallurgie). Et même pendant mon congé maternité, je donnais des cours de français dans une association… avec mon bébé dans la poussette.

Vous avez toujours concilié vie perso et vie pro.

Oui. C'est une organisation et une motivation J'ai pu trouver le bon équilibre dans l'industrie. J'ai pu continuer à apprendre et à évoluer. Avoir 3 enfants ne m’a jamais arrêtée. Et ça, c'est une de mes fiertés.

C’est quand même une vie intense.

Je dis toujours qu’il faut passer du temps de qualité avec ses enfants. Plus que la durée, c’est la qualité qui compte. C'est ce que je partage comme activité avec eux qui fait grandir les enfants et qui crée des liens solides. Par exemple, je suis conseillère municipale et ma fille de 12 ans fait partie du conseil municipal jeune, elle m’accompagne lors de certaines réunions. C’est important aussi de transmettre les valeurs de citoyenneté…(pause). Et puis la manière de travailler a également changé.

"J’ai commencé par un stage d’un mois, et là, on peut dire que j'ai trouvé mon bonheur. "

"Avoir 3 enfants ne m’a jamais arrêtée. Et ça, c'est une de mes fiertés."

C’est-à-dire ?

Lorsque j’ai eu mes enfants, il n’y avait pas trop de télétravail. Aujourd’hui, chez Pfeiffer, si son enfant est malade, on peut se mettre en télétravail. L’industrie nous donne cette possibilité. Il est plus facile de tout concilier.

On vous sent très attachée à l’industrie.

Oui, c’est vrai. Vous savez, Pfeiffer m’a permis d’intégrer le programme Empowering women*. Parmi 100 compétences, on m’a demandé de choisir les trois qui me caractérisaient le plus. J’ai retenu la loyauté, l’agilité et la capacité à fédérer. Moi, je n'ai pas besoin de contrat. Quand je dis quelque chose, je le fais.

*Donner du pouvoir aux femmes

Vous avez trouvé un job qui vous ressemble.

Oui, j’y retrouve mes valeurs. Je retrouve le travail en équipe, je continue à apprendre. Je n'ai pas l'impression de travailler parce que j'adore ce que je fais. Et ça change tout. Le chemin pour faire du bon travail, c’est d’aimer ce que l’on fait.

L’industrie, c’est pour la vie ?

Oui, probablement. Mais je me répète souvent que ma fidélité n'efface pas mes besoins. J'ai le droit de choisir ce qui me fait grandir. Cela vient peut-être de mes origines familiales. À 8 ans, peu de temps après notre arrivée en France, j’emmenais ma maman au laboratoire parce qu’elle était enceinte. J’apportais mon aide aux familles qui ne maîtrisaient pas bien le français pour traduire et rédiger leurs courriers. Mon frère, à peine majeur, gérait les finances de la maison… On a grandi comme ça, avec des responsabilités.
Je me souviens que chez Bosch, il y avait beaucoup de valeurs. Et l’une d’elles me plaisait particulièrement : “Je préfère perdre de l’argent que la confiance de mes clients.” J’ai grandi avec ce principe depuis l’âge de 18 ans.

Ces valeurs, vous les transmettez aujourd’hui à des jeunes filles.

Oui. J’ai sensibilisé plus de 800 jeunes filles en allant dans les collèges, les lycées, en les invitant à visiter l’entreprise. D’ailleurs, je remercie mes collègues du groupe INDUSTRI’ELLES pour leur collaboration.

Est-ce qu’il y a des questions qui reviennent souvent ?

Oui, le salaire, très souvent. Et je leur réponds: “Même sans diplôme, dans l’industrie, vous serez mieux payée qu'en étant caissière. Dans l’industrie, vous allez démarrer plus haut. Et puis, vous avez des horaires souples, y compris dans la production.” Elles ont souvent l’idée que dans l’industrie, on est seule derrière sa machine. Je leur apprends que j’ai deux ordinateurs, un téléphone professionnel…et ça les étonne. Même mon fils a été surpris. Après son stage de 3e, il m’a dit “Mais maman, dans l’industrie, vous avez la liberté.” Avec mes collègues, on s’est regardé et on s’est dit que c’est vrai quand on y pense. J’ai la liberté d’apprendre, de vivre et d’évoluer.

"Le chemin pour faire du bon travail, c’est d’aimer ce que l’on fait."

"Je leur réponds: “Même sans diplôme, dans l’industrie, vous serez mieux payée qu'en étant caissière."