Maïté
Responsable de laboratoire

Maïté ne s’est jamais fixé de plan de carrière. Elle est profondément attachée à l’utilité de son travail. Aujourd’hui, elle dirige une équipe 100 % féminine dans un univers industriel classé Seveso c’est-à-dire un site industriel soumis à de strictes règles de sécurité en raison de la présence de substances dangereuses ou explosives. Les propos de Maïté ne sont pas nocifs mais ils explosent quelques a priori.

Je vous le dis : “Une femme est tout autant capable qu’un homme”.
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Maïté
Responsable de laboratoire
Je vous le dis : “Une femme est tout autant capable qu’un homme”.

Maïté ne s’est jamais fixé de plan de carrière. Elle est profondément attachée à l’utilité de son travail. Aujourd’hui, elle dirige une équipe 100 % féminine dans un univers industriel classé Seveso c’est-à-dire un site industriel soumis à de strictes règles de sécurité en raison de la présence de substances dangereuses ou explosives. Les propos de Maïté ne sont pas nocifs mais ils explosent quelques a priori.

Qui est Maïté ?

• Diplômée d’un DUT de mesures physiques et d’une licence pro de chimie industrielle, Maïté a multiplié les expériences dans différents secteurs.

• Aujourd’hui, elle est responsable du laboratoire chez SNAM (Société Nouvelle d'Affinage des Métaux), une entreprise de recyclage de batteries.

• Elle n’avait jamais envisagé l’industrie : elle a juste "suivi la voie la plus généraliste possible".

• Elle est devenue la première femme responsable de service de son site en production.

• Son état d’esprit : "Que tu sois une femme ou un homme, si tu as des responsabilités, tu les assumes.”

Pouvez-vous nous expliquer votre métier ?

Je suis responsable laboratoire chez SNAM, une entreprise spécialisée dans la collecte et le recyclage des batteries industrielles et portables. Je travaille avec quatre techniciennes dans mon équipe. Elles contrôlent la qualité de notre production. Nous recyclons toutes sortes de batteries, de la brosse à dents jusqu'à la voiture électrique. L’objectif, c’est de vérifier que le process s’est bien passé, qu’on a bien extrait les polluants comme le cadmium, et déterminer un taux de nickel pour la vente des alliages.

Quel a été votre parcours scolaire puis professionnel ?

Après mon bac S, j’ai enchaîné un DUT de mesures physiques puis une licence professionnelle de chimie industrielle. Après ça, j’ai travaillé chez Baron Philippe de Rothschild dans leur laboratoire d'analyse de vins. Puis chez un fabricant de batteries. Ensuite, je suis partie vivre dans l’Aveyron pour rejoindre mon conjoint. Et c’est là que j’ai trouvé ce poste à Viviez chez SNAM qui recycle notamment les batteries du fabricant pour qui je travaillais.

Pourquoi l’industrie s’est-elle invitée dans votre vie ?

Je n’ai jamais su ce que je voulais faire (sourire). Je souhaitais donc rester dans une branche qui puisse être la plus généraliste possible. Mais je ne m’étais projetée ni dans l’industrie, ni dans le management. Encore moins comme responsable de laboratoire sur un site Seveso.

Et pourtant, vous l’êtes devenue.

Oui. J’ai débuté comme technicienne de laboratoire. Et je pense que mon ancien PDG m’avait identifiée pour remplacer mon prédécesseur. Il m’a laissée un an en observation pour apprendre. Au bout de deux ans, je suis devenue responsable du laboratoire et la première femme responsable de service sur le site en production. J’ai fait mes preuves et maintenant, je suis en place.

Qu’appréciez-vous dans l’industrie ?

Il y a quelque chose de l’ordre de la famille. Nous faisons vraiment partie de la famille des métallos. On se connaît tous, on s’entraide. Et puis il y a cette utilité sociale. Nous recyclons et revalorisons des déchets qui auraient pu être voués à finir sous terre et à polluer. Nous, nous cherchons à traiter ces batteries en ayant le moins d'impact possible sur l'environnement.

C’est un poste à responsabilités ?

Oui. Au laboratoire, nous sommes les vigies de l’usine. En plus des analyses de production, nous contrôlons aussi nos rejets atmosphériques. Tous les jours nous prélevons, analysons, vérifions, critiquons nos résultats et nous nous assurons du bon fonctionnement de l’usine. Techniquement, c’est très stimulant. Nous devons, en effet, suivre les évolutions réglementaires, mettre en place des nouvelles techniques d’analyse, former les équipes… On ne s’ennuie jamais.

"Mais je ne m’étais projetée ni dans l’industrie, ni dans le management."

"Nous cherchons à traiter ces batteries en ayant le moins d'impact possible sur l'environnement."

Est-il facile de concilier une vie personnelle et un travail aussi responsable ?

Pour moi, l’industrie, c’est l’un des meilleurs environnements pour ça. Je fais beaucoup de sport en dehors de mon travail. Notre direction porte une grande attention à ne pas “user” les équipes. C’est très appréciable et ça compte vraiment.

Dans votre laboratoire, ne travaillent que des femmes.

Oui, c’est vrai, nous ne sommes que des filles au laboratoire. Mais sinon, dans l’usine, les autres femmes occupent des fonctions dans les ressources humaines ou la comptabilité. Dans l'usine, côté production, nous sommes les seules femmes… et on est comme les garçons. Il y a une vraie culture de l’entraide. Je vous le dis : “Une femme est tout autant capable qu’un homme”.

Si vous deviez adresser un message à des jeunes filles qui hésitent à s’engager dans l’industrie, quel serait-il ?

Il y a vraiment de la place pour tout le monde. Peut-être que vous trouverez quelqu’un qui voudra vous décourager. Ne l’écoutez pas, tout se fait. Nous, les femmes, on est capable de tout. Oui, pareil que les hommes (sourire).

"Peut-être que vous trouverez quelqu’un qui voudra vous décourager. Ne l’écoutez pas."