Marjory
Responsable ressources humaines

Le volontarisme. Voilà ce qui se dégage lorsque vous écoutez Marjory. Elle s’est engagée avec évidence et passion dans les ressources humaines. Et c’est avec ce même état d’esprit qu’elle milite pour le recrutement des femmes dans l’industrie.

À chaque nouveau poste vacant, ma première question c’est : “Quelle femme pourra le prendre ?”.
Fermer
Fermer le portrait
Marjory
Responsable ressources humaines
À chaque nouveau poste vacant, ma première question c’est : “Quelle femme pourra le prendre ?”.

Le volontarisme. Voilà ce qui se dégage lorsque vous écoutez Marjory. Elle s’est engagée avec évidence et passion dans les ressources humaines. Et c’est avec ce même état d’esprit qu’elle milite pour le recrutement des femmes dans l’industrie.

Qui est Marjory ?

• Rien ne prédestinait Marjory à l’industrie.

• Marchant vers une carrière dans l’humanitaire, elle bascule finalement dans le monde des ressources humaines en industrie.  

• Plus qu’un plan de carrière, certaines rencontres, orientent ses choix et c’est ce qui s’est passé : une première expérience au sein d’industries pyrotechniques puis dans les moteurs hydrauliques, elle est aujourd’hui Responsable RH au sein de SE spécialisé dans la fabrication de disjoncteurs.

• Dans ses recrutements comme dans ses actions, elle cherche à ouvrir la voie aux femmes.

• Elle reste viscéralement attachée au terrain, au contact, au concret.

• Son état d’esprit : “Ne pas faire de différence, ça fait toute la différence.”

Votre parcours est assez atypique.

Oui, je ne me prédestinais pas du tout à travailler dans l'industrie. Après mon bac économique, j’ai commencé dans le domaine de la finance mais je n’y trouvais pas de sens. J’avais envie de placer l’humain au cœur de mon travail. À l’origine, je voulais être médecin humanitaire dans l’armée. J’ai finalement bifurqué vers les RH et là, révélation, je me suis dit: “Les ressources humaines, c’est fait pour moi.”

Comment avez-vous débuté dans l’industrie ?

J’ai rencontré une DRH qui m’a fait confiance et avec qui j’ai débuté ma carrière dans l’industrie. J’ai commencé dans une entreprise pyrotechnique en Bourgogne. On fabriquait des détonateurs, les petites allumettes qu'il y a dans les missiles, les munitions, les feux d’artifice. Beaucoup de femmes y travaillaient parce qu’il fallait une dextérité très importante. Puis j’ai rejoint Eurenco, un fabricant d'explosifs, avant de suivre mon conjoint dans le Nord.

Et vous avez continué dans l’industrie ?

Oui, j’étais conquise. J’ai rejoint Poclain où je m’occupais de la partie R&D dans une usine de moteurs hydrauliques. Ensuite, j’ai basculé du nord au sud. J’ai été recrutée par Schneider Electric dans le Gard sur un site de 300 personnes. Nous fabriquons des disjoncteurs. L’environnement est propre, très sécurisé, pourtant les équipes restent encore très masculines.

Justement, comment agissez-vous pour féminiser les équipes ?

Ça fait partie de mes challenges. Nous avons des conventions avec les lycées,nous accueillons des classes entières et nous leur faisons visiter l’usine.L’idée, c’est de lever les a priori qui peuvent subsister surl’industrie. Je fais également partie d’un réseau d’ambassadrices.  À chaque fois que nous avons un poste dedisponible, ma première question c’est: “Quelle femme pourra leprendre ?”.

Et ça fonctionne ?

Oui, ça commence. Depuis que je suis là, deux femmes ont pris des fonctions de management. L’une est passée de la logistique à des fonctions de responsable d’équipe de fabrication au sein de l’atelier de production. L’autre, en qualité fournisseur a pris des fonctions de manager en prenant la responsabilité d’un service technique. Ça montre bien qu’au-delà du diplôme, si on tend la main, si on fait confiance, on peut réussir.

Vous vous décrivez comme une RH de terrain. Pourquoi est-ce si important ?

Je mets mes chaussures de sécurité, je fais le tour de l’entreprise et je dis bonjour à tout le monde. Je ne crois pas qu’on gère les ressources humaines d’une usine en restant derrière un bureau. J’aime la technique, j’aime être sur le terrain. Mon travail de responsable des ressources humaines implique de savoir se remettre en question tous les jours, s’adapter, faire en sorte que les gens soient satisfaits.

"Je me suis dit: 'Les ressources humaines, c’est fait pour moi.' "

"Au-delà du diplôme, si on tend la main, si on fait confiance, on peut réussir."

On sent que vous aimez l’industrie.

Oui, dans l’industrie les gens sont vrais. Les relations humaines sont plus directes, plus franches... Et ça, moi, c'est quelque chose qui me plaît.

Ressentez-vous encore des résistances ou des réticences à la mixité ?

Si j’entends la moindre réflexion, mon job c’est d’y mettre un terme, de sensibiliser et d’éviter que cela se reproduise. Mais c’est très rare. Lorsque je suis arrivée chez Schneider Electric, j’ai vraiment été surprise par l’esprit de bienveillance et d’'inclusion. Les entreprises et les partenaires sociaux y veillent et c'est très bien qu'ils le fassent. Ici, il n'y a pas de différence. Les origines, les situations de handicap, les différences, quelles qu'elles soient, on les accepte.