Sandrine
Opératrice en production

Sandrine exerce un métier technique et polyvalent dans le secteur de la coutellerie.  Elle alterne entre différents postes – meulage, moulage, assemblage –, assurant la finition et la précision des pièces. Ses réponses sont acérées comme ses lames.

“Lorsque je vois le résultat final, je me dis que je n’ai pas travaillé pour rien.”
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Sandrine
Opératrice en production
“Lorsque je vois le résultat final, je me dis que je n’ai pas travaillé pour rien.”

Sandrine exerce un métier technique et polyvalent dans le secteur de la coutellerie.  Elle alterne entre différents postes – meulage, moulage, assemblage –, assurant la finition et la précision des pièces. Ses réponses sont acérées comme ses lames.

Qui est Sandrine ?

• Elle a débuté par un CAP coiffure qu’elle a dû abandonner pour des raisons de santé.

• Elle est entrée dans l’industrie coutelière en 1989. Grâce au bouche-à-oreille.

• Depuis, elle a monté, meulé, préparé, emballé… dans plusieurs usines. Toujours fidèles aux couteaux.

• Aujourd’hui, elle confectionne des couteaux pour l’armée.

• Son état d’esprit: "Il faut montrer aux jeunes qu’une femme peut faire plein de choses.”

On peut dire que vous êtes passée des ciseaux aux couteaux ?

Oui, à la fin de ma troisième, j'ai voulu faire un CAP de coiffure, mais j'ai eu un problème d’eczéma dès la première année. Il a fallu que j'arrête. J’ai donc fait des petits boulots jusqu’en 1989, puis après la naissance de ma fille, je suis entrée dans l’industrie des couteaux.

Pourquoi ce choix ?

Une rencontre. Je connaissais un peu le chef d’entreprise et puis j’étais un peu familiarisée avec le secteur car mes parents y ont travaillé. À l’époque, ils montaient des couteaux à domicile en plus du travail qu’ils effectuaient en journée.

Et depuis 1989, vous êtes toujours restée fidèle à l’industrie des couteaux ?

Oui, j’ai travaillé dans la même entreprise jusqu’en 2006 mais elle a fermé. Au bout de six mois où j’enchaînais des petites missions, je suis rentrée chez Tarrerias-Bonjean. Aujourd’hui, je suis au meulage principalement. Je fais des lames. En ce moment, je travaille sur le montage de couteaux pour l'armée. Les couteaux, c’est plaisant. Si on n’aime pas ce qu’on fait, ça se voit sur les pièces.

Et plus particulièrement dans l’industrie, qu’aimez-vous ?

J’aime changer de poste, faire plusieurs choses. J’aime cette variété de métiers. Par exemple, j'ai travaillé sur des machines qui fabriquent les couteaux avec l’aide de robots.

C’est innovant…

… et c’est aussi très agréable de travailler dans l'industrie. Prendre une pièce et la finir, c’est vraiment très satisfaisant. Voir le produit fini entre ses doigts, c’est un accomplissement.

On vous sent très investie.

Oui, c’est vrai. Si on n'aime pas ce qu'on fait, les pièces auront des défauts. Ça ne se voit pas forcément mais nous avons beaucoup de petites choses à réaliser. Lorsque je vois le résultat final, je me dis que je n’ai pas travaillé pour rien.

"Si on n’aime pas ce qu’on fait, ça se voit sur les pièces. "

"J’aime changer de poste, faire plusieurs choses. J’aime cette variété de métiers. "

Quelle est l’ambiance dans l’atelier ?

Je travaille dans un atelier où il n’y a que des hommes et ça ne me gêne pas du tout. Vous savez, il y a des hommes qui acceptent bien les femmes (sourire). Nous sommes bien complémentaires.

Quel est votre rythme de travail ?

Nous alternons. Une semaine, le matin, une semaine, le soir. Le matin, c’est 5h-12h, et le soir de 12h à 20h45. C’est pratique parce qu’on peut organiser et planifier nos rendez-vous et nos activités de loisirs.

Recommanderiez-vous l’industrie à une personne qui vous interrogerait ?

Oui parce qu’on apprend beaucoup de choses. Nous pouvons montrer qu’une femme peut faire autant de choses qu’un homme. Et parfois, mieux. Nous sommes plus minutieuses et, dans mon métier, cela compte beaucoup.

Pour vous, c’est important que la jeune génération sache ça ?

Oui, très important. Nous devons montrer aux jeunes qu’une femme peut s’épanouir et accomplir plein de choses dans l’industrie… et le faire très bien. Nos responsables disent aux nouvelles recrues de venir vers nous pour qu'on leur explique le métier. J’adore leur répondre et les aider.

"Nous devons montrer aux jeunes qu’une femme peut s’épanouir et accomplir plein de choses dans l’industrie…"